affiche annonçant l'exposition incluant une Photo en noir et blanc représentant une bibliothèque, avec comme objets des livres, des boules, des sculptures…

A l'occasion du Printemps des poètes 2022.

A l’occasion de la parution de Dans ma bibliothèque chez Fata Morgana, cette exposition se propose de revenir sur l’œuvre poétique et mystérieuse du plus littéraire des artistes contemporains, Jean-Luc Parant, poète, « fabricant de boules sur les yeux », qui poursuit depuis plus de trente ans, une œuvre plastique et poétique réitérant une même obsession qui « tourne autour » du regard et plus loin, de toutes les sphérités.

Son œuvre, à la croisée de la poésie et des ars visuels, est avant tout marquée par le thème de l’œil et la fabrication d’une série infinie de boules, sur lesquelles sont parfois écrits des poèmes ou qui, installées sous forme d’éboulement sur le sol ou dans les bibliothèques qu’il chérit tant, constituent des poèmes à part entière.

« Jean-Luc Parant écrit le livre qui parle à tout amateur de tels objets dont parfois ses bibliothèques débordent. Qui n’a pas acheté de livres en se promettant de lire plus tard mais qui — faute de temps — dorment encore dans l’attente de leur pro­prié­taire à la fois prévoyant et impré­voyant ?

C’est bien à ses semblables frères et sœurs qu’il adresse sa complainte : “Ma bibliothèque aux milliers de livres, ce sont les milliers de tours de soleil que je ne pourrai pas faire sans m’être consumé avant le centième tour, et n’avoir lu que le dixième”.

Néanmoins, même les “muets” ne sont pas inutiles : grâce à eux, écrit Parant, “je vivrai plus longtemps : un livre et un instant de plus, mille livres et mille instants à vivre en plus ».

Preuve qu’une telle accumulation donne une sorte d’éternité (certes provisoire) à l’existence.

Sondant de telles richesses, l’auteur faute d’aller plus loin peut déjà les caresser du regard pour se rassurer. Ils ont plus d’effet sur lui que tous les astres de l’univers.

Ils ne sont pas pour rien jusque dans leurs empi­le­ments sur la nature obsessionnelle, répétitive et envahissante d’une œuvre où visible et invisible s’imbriquent.

Si bien que, comme beaucoup de ses potentiels lecteurs, l’auteur commet une belle erreur suprême : toute bibliothèque dans son paradoxal réduit (de diverses dimensions) reste moins la réduction que l’augmentation du monde ».

Jean-Paul Gavard-Perret – Le littéraire

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